franceinfo: Spoliations nazies : unanime, le Parlement vote la restitution de quinze œuvres d’art
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot devant le tableau de Gustav Klimt, “Rosiers sous les arbres”, l’une des oeuvres volées par les nazis qui va être restituée a ses ayants droits, le 15 mars 2021. (ALAIN JOCARD / AFP)
Quinze œuvres, dont des tableaux de Gustav Klimt et Marc Chagall, vont pouvoir être restituées aux héritiers de familles juives spoliées par les nazis. Unanime, le Parlement a autorisé mardi 15 février au soir ce retour, via un projet de loi qui se veut “historique“.
Après l’Assemblée nationale à l’unanimité le 25 janvier, le Sénat dominé par la droite a validé ce texte à main levée, sous les applaudissements de ces héritiers ou de leurs représentants présents en tribune.
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot s’est félicité d’une loi “historique” par laquelle, pour la première fois depuis soixante-dix ans, “un gouvernement engage une démarche permettant la restitution d’œuvres des collections publiques spoliées pendant la Seconde Guerre mondiale ou acquises dans des conditions troubles pendant l’Occupation, en raison des persécutions antisémites”. Un projet de loi était nécessaire pour déroger au principe d’inaliénabilité des collections publiques.
La plupart des ayant-droits identifiés
Parmi les 15 œuvres se trouve Rosiers sous les arbres de Gustav Klimt, conservé au musée d’Orsay, seule œuvre du peintre autrichien appartenant aux collections nationales françaises. Il a été acquis en 1980 par l’État chez un marchand. Des recherches approfondies ont permis d’établir qu’il appartenait à l’Autrichienne Eléonore Stiasny qui l’a cédé lors d’une vente forcée à Vienne en 1938, lors de l’Anschluss, avant d’être déportée et assassinée.
Onze dessins et une cire conservés au Musée du Louvre, au Musée d’Orsay et au Musée du Château de Compiègne, ainsi qu’un tableau d’Utrillo conservé au Musée Utrillo-Valadon (Carrefour à Sannois), font également partie des restitutions prévues.
Pour 13 des 15 œuvres, les ayants-droit ont été identifiés par la Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations (CIVS), créée en 1999.